La mission de LOLA YA BONOBO est d’assurer le bien-être et la protection des bonobos qui lui sont confiés. L’éducation du plus large public est un élément essentiel de notre stratégie de protection du bonobo.
Les chercheurs et éthologues peuvent jouer un rôle important en appui à ces objectifs de l’association. Les gens protègent ce pour quoi ils ont du respect et ils respectent ce qu’ils comprennent et apprécient à leur juste valeur. Les chercheurs peuvent nous aider à mieux connaitre le bonobo – à découvrir des faits nouveaux et intrigants sur cette espèce si mal connue - et cette connaissance accrue de l’espèce peut nous aider à capturer l’imagination des visiteurs de tous âges.
LOLA YA BONOBO reçoit donc des chercheurs éthologues dans le respect de l’éthique scientifique de rigueur.
Outre leur contribution à la connaissance de l’espèce, la venue de chercheurs étrangers favorise l’intérêt d’étudiants congolais pour l’éthologie du bonobo et permet la formation d’éthologues nationaux en partenariat avec les universités internationales. Le renforcement des capacités locales à tous les niveaux est un élément essentiel de notre projet.
Cependant, si la recherche contribue à nos objectifs d’éducation et de plaidoyer, elle reste secondaire à notre objectif principal de réhabilitation et de prise en charge des bonobos. Nous soumettons donc tous les candidats à une procédure de sélection détaillée, afin d’assurer que les projets de recherche retenus n’affectent pas négativement le bien-être des bonobos ni le travail du personnel du Sanctuaire, contribuent efficacement à la connaissance de l’espèce, et soient conformes aux principes éthiques de la recherche non-invasive.
Les équipes de chercheurs suivants ont conduit des études à LOLA :
** Brian Hare, Université de Duke (Caroline du Nord, USA). Etude comparative du comportement, des émotions et de la cognition chez les bonobos, les chimpanzés et les humains.
** Svante Pääbo, Institut Max Planck pour l’Anthropologie de l’Evolution (MPI-EVA, Allemagne). Génétique du bonobo et évolution.
** Richard Wrangham, Université de Harvard (USA). Etude comparative du comportement, des émotions et de la cognition chez les bonobos, les chimpanzés et les humains.
** Susanna Clay et Klaus Zuberbühler : Université de St Andrews (UK). Communication comparée chez les bonobos et autres primates.
** Sabrina Kreif : Muséum d’Histoire Naturelle, France. Malaria chez les bonobos.
Hare et Kwetuenda ont donné à des bonobos sans liens de parenté l’option soit de monopoliser la nourriture soit de la partager activement: ils ont trouvé que les bonobos préféraient libérer un autre bonobo d’une salle voisine pour partager la nourriture avec lui plutôt que de manger seul. Donc, le partage de nourriture chez les bonobos ne semble pas dépendre des liens de parenté ou de harcèlement, ce qui suggère que la capacité de notre espèce à partager volontairement la nourriture n’est pas unique parmi les grands singes. L’article compare la longueur des phalanges des doigts des bonobos à Lola avec ceux des chimpanzés à Tchimpounga et conclut que les bonobos ont des longueurs de doigts plus similaires à celles des humains que des chimpanzés. Ce résultat suggère que les bonobos reçoivent in utero des niveaux d’androgène prénatal similaires aux humains, tandis que les chimpanzés en reçoivent des niveaux plus élevés. Il décrit pour la première fois une rétention placentaire chez une femelle bonobo de 11 ans, suite à la naissance d’un bébé sain. Après l’échec d’un traitement à l’oxytocine, le placenta a dû être extrait manuellement. La mère et le bébé ont survécu. Les sanctuaires jouent un rôle important dans la conservation des grands singes. L’existence de LOLA YA BONOBO permet par exemple la saisie des bonobos orphelins, l’éducation des Congolais sur la conservation et le trafic de viande de brousse, et à terme la réintroduction de bonobos dans la nature. Présentés avec un test de coopération pour l’obtention de nourriture difficile à monopoliser, les bonobos et les chimpanzés obtiennent des résultats similaires. Mais si la nourriture est facile à monopoliser, les bonobos coopèrent beaucoup plus facilement pour l’obtenir. Ces résultats supportent l’hypothèse d’émotionalité-réactive qui prédit que les bonobos coopèrent plus efficacement que les chimpanzés parce qu’ils ont des niveaux ce tolérance sociale plus élevés. Pour faire candidature Etant donné le nombre de demandes de recherche à LOLA YA BONOBO, une procédure de sélection des projets permet de s’assurer que ceux-ci soient aussi utiles que possible mais aussi qu’ils dérangent le moins possible le travail du Sanctuaire. Tous les chercheurs doivent soumettre un projet de candidature, les projets étant évalués en janvier, avril, juillet et octobre par un comité d’experts. Les critères de sélection des projets incluent la valeur scientifique du sujet, leur complémentarité avec les projets en cours, la méthodologie proposée et la capacité des étudiants et chercheurs à publier les résultats de leur recherche…. Les étudiants ne peuvent faire candidature que sur recommandation de leur conseiller de thèse.